Ce qui fonctionne pour l’éducation des filles

Données et leçons tirées de notre programme au Kenya.

Selon une étude sur l’éducation des réfugié-e-s menée récemment par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), moins du quart des adolescent-e-s réfugié-e-s sont actuellement inscrits dans une école secondaire. On pourrait difficilement l’imaginer, mais la situation est encore pire dans les pays à faible revenu, où vit la majorité des réfugié-e-s et où cette proportion est inférieure à un sur dix.

Les filles réfugiées risquent encore plus que les garçons d’être laissées pour compte. Pour dix garçons réfugiés à l’école primaire, il n’y a que huit filles réfugiées. Au niveau secondaire, pour dix garçons réfugiés, il y a moins de sept filles réfugiées.

Le rapport se termine par plusieurs vibrants appels à l’action lancés à la communauté internationale. Deux d’entre eux ont particulièrement retenu notre attention dans le contexte de notre programme au Kenya :

  1. une démarche globale d’appui aux systèmes d’éducation dans les pays accueillant des réfugié-e-s;
  2. un appui sans réserve aux enseignant-e-s, notamment par une rémunération acceptable, un matériel adéquat en quantité suffisante et l’aide de spécialistes.

Au cours des cinq dernières années, ces deux principes ont guidé nos efforts visant à favoriser l’accès des filles à une éducation de qualité dans les camps et autres milieux de réfugié-e-s au Kenya.

Les obstacles à l’éducation des filles réfugiées au Kenya

Au Kenya, dans les camps de réfugié-e-s et les communautés d’accueil voisines, les comportements préjudiciables, les normes sociales et les stéréotypes sexospécifiques se soldent par une dévalorisation de l’éducation des filles. D’ailleurs, beaucoup de parents croient qu’il n’est pas rentable d’envoyer une fille à l’école.

Pourtant, l’éducation des filles présente des avantages incontestables. Une jeune fille éduquée est susceptible d’attendre plus longtemps pour se marier et d’avoir moins d’enfants que si elle n’est pas scolarisée. La situation de sa famille s’en voit améliorée sur les plans de la santé et de l’économie. Sa collectivité et son pays en bénéficient également, car chaque année d’études supplémentaire peut se traduire par une hausse de 10 à 20 % de son futur revenu.

L’intervention holistique de l’EUMC pour l’éducation des filles

Chez les filles qui vivent dans les camps de réfugié-e-s de Dadaab et de Kakuma, les indicateurs éducationnels sont nettement plus faibles que la moyenne nationale. C’est également le cas des filles qui vivent dans les communautés d’accueil voisines, dans les comtés de Garissa et de Turkana. Par exemple, alors que la moyenne nationale de fréquentation des filles à l’école secondaire est de 48 % au Kenya, elle n’est que de 20 % dans les camps.

Dans ces régions, l’EUMC s’attaque aux problèmes éducationnels des filles liés à l’offre et à la demande. Nous cherchons à améliorer l’accessibilité à l’éducation et la qualité de l’éducation offerte aux filles, tout en augmentant la demande globale d’éducation de qualité au sein des communautés.

Pour ce faire, nous agissons dans trois domaines d’intervention principaux :

Résultats des cinq premières années

Une évaluation externe menée cette année, au terme de la première étape de cette initiative, démontre des tendances prometteuses. En adoptant une démarche globale dans notre travail, nous avons amélioré l’accès à une éducation de qualité pour plus de 16 000 files. Nous avons aussi appuyé indirectement 30 000 garçons pour qu’ils obtiennent l’éducation qu’ils méritent.

En moyenne, nous avons observé une augmentation de 65 % des notes moyennes en littératie depuis le début de cette initiative. Les élèves qui étaient en sixième année au début de ces travaux ont bénéficié de la plus longue durée de soutien; ce sont également eux qui ont réalisé l’amélioration la plus constante.

Selon les résultats d’enquêtes sur les ménages, le taux de fréquentation des filles a augmenté, passant de 75,9 % à 91 %. Il importe toutefois de reconnaître que les chiffres de fréquentation dans les pays à faible revenu sont difficiles à obtenir. C’est particulièrement le cas chez les réfugié-e-s, où les écoles sont confrontées à d’ahurissantes pénuries de ressources et où les familles déménagent fréquemment, même au sein des camps.

Ces résultats sont certes encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire. Dans le contexte des réfugié-e-s, où le financement des services publics provient de sources disparates, la durabilité est une notion particulièrement difficile à appliquer pour les collectivités et les gouvernements en quête de solutions durables au remplacement. En conséquence, les prévisions sur les ressources disponibles d’une année sur l’autre sont rien de moins qu’aléatoires.

Au cours des prochaines années, nous resserrerons notre collaboration avec les partenaires locaux afin de promouvoir la prise en main locale, notamment par l’entremise des centres de conseils aux enseignant-e-s du gouvernement du Kenya. Nous continuerons également à amplifier notre message sur l’importance de l’éducation des filles grâce à nos initiatives d’engagement communautaire. Dans la perspective de cette prochaine étape de ce travail, la durabilité demeure un important principe directeur de nos efforts.

Financé par l’entremise du programme Girl’s Education Challenge de UK Aid, ce travail a été mis en place par l’EUMC en partenariat avec Windle International Kenya. La première étape de cette initiative a débuté en 2013 et s’est terminée en mars 2017. La deuxième étape aura lieu d’avril 2017 à mars 2022.

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